
Mémoire en flux : archiver à l’ère numérique
Le BUG n°5 explore les tensions autour de l’archive numérique : à une époque où tout semble enregistré, stocké, loggé et traçable, le risque n’est pas l’oubli, mais le tri, la perte ou la manipulation de la mémoire collective.
Le numéro s’ouvre sur une interrogation cruciale : archiver, c’est choisir ? Conserver n’est jamais neutre sélectionner, nommer, exclure, prioriser ce sont des gestes politiques autant que techniques. L’archivage devient un enjeu de pouvoir, de démocratie, de contrôle des récits.
À travers des mots-clés comme flux, log, tag, https, mysql, le journal montre comment les données circulent, se fragmentent, se perdent ou s’enferment derrière des protocoles. Les archives, loin d’être de simples boîtes à souvenirs, sont des briques de notre mémoire active sociales, culturelles, judiciaires.
Le numéro aborde aussi la fragilité du numérique : formats obsolètes, plateformes fermées, accès restreints. Le mythe d’une mémoire infinie est mis à mal : il faut une politique d’archivage ouverte, libre, décentralisée, pour garantir l’accès futur aux savoirs.
BUG #5 défend ainsi une vision des archives comme espace vivant, où l’oubli volontaire, le droit à l’erreur, mais aussi la transmission horizontale sont pensés collectivement, à rebours des logiques de censure ou de privatisation du passé.