
DATA, LOGICIEL, COMMUN : Pour une culture des biens partagés
Ce troisième numéro de BUG se consacre à une thématique fondamentale de la culture numérique : les biens communs. Le journal interroge la manière dont le numérique, loin de n’être qu’un espace de flux techniques ou d’outils abstraits, devient un terrain politique, où s’affrontent des logiques de propriété, de partage et de contrôle.
L’un des axes centraux est la définition du “commun” : ni bien privé ni bien public, mais un espace partagé, géré collectivement, accessible à tous et produit par tous. Cette vision s’oppose à la logique propriétaire et marchande qui tend à s’imposer sur les ressources numériques (logiciels, données, contenus).
Le numéro revient également sur la question de la donnée : à qui appartiennent nos traces numériques ? Le mot DATA, inscrit en plein centre visuel, devient un symbole ambigu de pouvoir, de contrôle et de vulnérabilité. Les pratiques comme le data mining, les open data, ou les algorithmes prédictifs sont abordés non pas comme de simples outils, mais comme enjeux politiques majeurs.
À l’opposé de cette logique de captation, le journal valorise les initiatives du libre : logiciels libres, open source, licences Creative Commons, pair-à-pair (P2P), etc. Tous ces outils deviennent des instruments d’émancipation, dès lors qu’ils sont compris comme des biens communs numériques, c’est-à-dire des ressources à partager, adapter, et défendre.
Enfin, les pages consacrées à l’histoire du Web et au logiciel libre soulignent que ces idées ne sont pas nouvelles, mais qu’elles sont souvent oubliées, déformées ou invisibilisées. Le numéro rappelle que derrière chaque outil ou plateforme se cache un choix de modèle : un modèle fermé ou ouvert, un pouvoir concentré ou partagé.